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Boston et Portland, les imprévus challengers

Le Sam 16 avr 2016

Bostonportland

 

Un miracle. C'est uniquement par ce biais que la majorité imaginait Portland éviter les dernières places de sa conférence. Quant à Boston, au mieux, une qualification à l'arrachée pour la post-season leur été promis. Mais pour l'une équipe comme pour l'autre, la vérité du terrain fut bien différente de tous les pronostics envisagés. Les Blazers se sont amusés à jouer les troubles-fêtes dans une conférence ouest très ouverte mais toujours très relevée pendant que les Celtics se sont surpris à rêver du troisième spot à l'est jusque dans les derniers instants. Se ressemblant sur bien des points, les deux franchises au parcours semblable peuvent espérer faire parler d'elle pendant les playoffs.

Bonjour 2016 !

La nouvelle année a fait un grand bien aux deux effectifs. A la fin du mois de décembre, Boston était à 18 victoires pour 14 défaites. De l'autre côté, le bilan était négatif avec 14 succès pour 21 revers. Un total déjà inespéré pour les hommes de Terry Stotts. Et pourtant celui-ci était sur le plan de grandement s'améliorer. Portland va glaner pas moins de 9 victoires sur le mois de janvier puis de nouveau 9 victoires en 11 matchs en février, une performance incroyable réalisée sur les ailes d'un Damian Lillard à presque 30 points de moyenne sur ce mois et auteur sur ces 11 matchs de 7 sorties à plus de 30 points dont une pointe à 51 contre les Warriors. Seule ombre au tableau dans un début d'année presque parfait, une lourde défaite contre les Sixers.

De son côté, Boston a réussi à remporter 18 matchs sur les mois de janvier/février sur 29 disputés, tournant à plein régime en attaque avec une impressionante moyenne de près de 111 points inscrits par match en février. Une statistique flatteuse pour une équipe dont on vante les mérites surtout sur le plan défensif. 

 

Numéro 5

Si Boston possède un meilleur bilan (4 victoires de pus) que Portland, c'est bien à la 5ème place de leurs conférences respectives que les deux équipes ont terminées leur saison régulière. Pour les Celtics se fut une légère déception puisqu'ils avaient une chance de décrocher l'avantage du terrain dans la dernière ligne droite en ayant une chance de finir 3ème ou 4ème. Malheureusement pour eux ils ont perdu 2 de leurs 3 derniers matchs, deux défaites qui -de plus- ont eu lieu face à des concurrents direct (Atlanta et Charlotte).

Pour Portland, le cas est différent. Si accrocher les playoffs n'était même pas un objectif réaliste en début de saison (à part peut-être pour Damian Lillard), ils ont finalement réussis à rester régulièrement dans le Top 8 tout au long de la saison. Le dernier mois entamé, le but était clair : finir le plus haut possible. Profitant de l'hécatombe de blessures ayant eu lieu à Memphis et de l'irrégularité chronique de Houston, les Blazers ont gardé leur sang-froid et ont réussi à se hisser à cette fameuse 5e place dans les derniers instants. Portés par une fin de saison en fanfare, auteurs de 7 victoires sur les 9 derniers matchs. Leurs deux revers ayant eu lieu face aux Warriors et d'un petit point face à Minnesota.

 

Le patron à la mène

Si Boston et Portland possèdent un collectif fort, ils ont clairement chacun un joueur qui sort du lot. Et ces deux forces de la nature occupe le poste de meneur.

D'un côté Isaiah Thomas (1,75m), plus petit joueur de la NBA, formidable gaucher imprévisible, dur au mal et très talentueux. Son défaut ? Il prend pas mal de fautes techniques. Seul DeMarcus Cousins le devance dans ce domaine. Ses stats cette saison : 22.2pts à 43%, 6.2asts, 3.0rbds en seulement 32 minutes de jeu en moyenne.

De l'autre, Damian Lillard. Futur superstar, capable de porter une équipe et changer le cours d'un match, clutch à souhait et armé d'une énorme confiance en lui. C'est aussi un véritable "iron man", ayant disputé 321 matchs sur 328 possibles depuis le début de sa carrière NBA. Son défaut ? Comme beaucoup de forts attaquants, il peut parfois être trop suffisant en défense, même si il y affiche de louables progrès. Ses stats cette saison : 25.1pts à 42%, 6.8asts, 4.0rbds en plus de 35 minutes.

Si Isaiah Thomas a été All-Star pour la première fois cette année, Damian Lillard a lui subi l'injustice la plus flagrante dans l'élection au match des étoiles. Disons qu'il a été desservi par la tournée d'adieu de Kobe Bryant mais sa non-présence à Toronto est toujours dur à expliquer tant il a été "valuable" cette saison. Si les deux concernés ne sont pas des "vrais meneurs" mais plutôt des scoreurs avant tout, ils font clairement parti actuellement des meilleurs à leur poste et les prestations de leurs équipes en playoffs seront évidemment très dépendantes de leur forme.

 

Capables de battre les gros

La force des deux équipes c'est également d'être capable de battre tout le monde. A leur tableau de chasse, les Blazers ont inscrits toutes les équipes qualifiés à l'ouest, excepté San Antonio contre qui ils ont perdu leurs trois affrontements. Quant à Boston, eux, ont bel et bien battu les 7 autres équipes qualifiés à l'est, parvenant notamment à gagner toutes leurs confrontations face au Heat(3 victoires en 3 duels).  Et se payant le luxe de battre les Golden State Warriors chez eux pour mettre fin à une série d'invincibilité de plus d'un an à domicile pour les champions en titre.

Dans leurs duels direct, c'est 50/50. Avec une victoire aisée 116-93 de Boston au TD Garden et une revanche de Portland au Moda Center moins d'un mois plus tard(116-109).

 

Attitude de guerriers

Lorsqu'on n'a pas l'effectif le plus talentueux, il faut trouver d'autre façon de gagner. Et ça, ils l'ont bien compris. Coachés de main de maître par Brad Stevens et Terry Stotts, les deux teams font valoir l'envie, la cohésion de groupe et la discipline. Si des joueurs comme Lillard et Thomas peuvent transcender une équipe, ce sont souvent les plus petits détails qui font gagner un match. Des mains actives, un rebond arraché, un écran décisif... Plus globalement : le sens du sacrifice. Portland aura autant besoin d'un tenace Al-Farouq Aminu, de l'intensité de Mason Plumlee ou des minutes précieuses de Ed Davis que Boston aura besoin de la défense du sous-estimé joueur qu'est Avery Bradley, de la fougue d'un Marcus Smart et de la solidité d'un Jae Crowder. Des joueurs qui ne font pas nécessairement lever des foules mais gagner des matchs grâce à leur vaillance de tous les instants.

Sans compter qu'il faut ajouter des deux côtés un sérieux candidat à une récompense individuelle. C.J. McCollum grand favori au titre de Most Improved Player et de l'autre côté Evan Tuner, un prétendant plausible au titre de meilleur 6ème homme.

 

Quelles attentes pour les playoffs ?

Si les deux équipes se ressemblent sur bien des points, leur parcours en playoffs pourrait également tourner dans le même sens. Le 1e tour a des airs de ressemblances dans les deux camps. Toutes deux 5ème, les équipes affronteront donc le 4ème de leur conférence avec le désavantage du terrain. Les Clippers pour Portland, les Hawks pour les Celtics. Deux équipes au bilan similaire à domicile, les Clippers ayant remportés 29 matchs à la maison et les Hawks 27. Des déplacements pas simples en perspectives. Si on jette un coup d'oeil sur l'équipe de Doc Rivers, elle semble en bonne forme et le retour de blessure de Blake Griffin peut être un réel atout, sa réintégration n'ayant pas causé de souci de réadaptation pour ses partenaires. Si Portland prend l'un des deux premiers matchs à Los Angeles, tous les espoirs seront permis. Ils auront alors l'ascendant psychologique et on a pu noter par le passé que le mental n'est pas forcément le point fort de la bande à Chris Paul. 

Portés par son duo de scoreurs Lillard-McCollum, les Blazers ont deux joueurs capables de littérallement prendre feu sur le shoot extérieur. Mais attention les Clippers possèdent également des arguments sur les lignes arrières avec Redick et Crawford. Portland manque peut-être d'un joueur capable de contenir Chris Paul et la puissance athlétique du binôme Jordan-Griffin peut vite devenir un problème pour les intérieurs de l'Oregon. L'absence de Meyers Leonard -gravement blessé- pourrait vite se faire ressentir dans la rotation.

Les Celtics vont également devoir batailler dur pour faire tomber Atlanta. Une équipe qui a fini la saison en trombe avec une série de 12 victoires en 16 matchs en mars, un peu atténuée par deux ultimes défaites pour clore la saison régulière. Néanmoins, les Hawks ont pour réputation d'être l'équipe spécialiste des sorties au 1e tour même si ils ont rompu le sort l'année dernière. Avec leur forte défense, les Celtics peuvent étouffer les Hawks et ces derniers ont prouvé qu'ils avaient du mal à s'imposer dans les matchs défensifs cette saison. En ajustant les match-up, Brad Stevens peut clairement faire pencher la balance de favori du côté de son équipe dans cette série qui s'annonce extrêment sérrée.

Pour conclure, aucune des deux équipes ne part favorite ni perdante d'avance dans son duel et chacune pourrait nous offrir une des séries les plus disputés de ce 1e tour des playoffs 2016. Une série en 6 ou 7 matchs des deux côtés est très probable. Mais en cas de qualification, avantage Boston pour la suite du parcours. Destinés à affronter respectivement Cleveland et Golden State(sauf grosse surprise), les verts semblent bien plus en mesure d'écarter la menace Cleveland que Portland dans une éventuelle confrontation face à Stephen Curry et les siens. Notons que les Celtics ont perdu 3 fois en 4 matchs face aux Hawks. Même bilan négatif pour les joueurs de Rip City face aux Clippers. Mais on le sait, la saison régulière et les playoffs sont deux compétitions différentes.

Une chose est sûre, on ne verra pas Portland et Boston se défier en finale NBA mais on espère voir ces deux valeureuses équipes en vacances le plus tard possible.

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