Les héritiers de son jeu
Idole de toute une génération, Kobe reste la référence ultime pour la majorité des joueurs de moins de 30 ans. De nombreux joueurs n'ont pas hésité à clamer leur admiration envers lui comme Brandon Jennings, Stephen Curry, Evan Fournier ou James Harden. Mais qui dans la ligue actuelle semble avoir les qualités basketballistiques pour s'en approcher ?
Le premier semble être la star des Pacers, Paul George. Attaquant complet au style de jeu esthétique, athlétique, fort défenseur et auteur récurrent de quelques moves qui ne sont pas sans rappeler qui vous savez. Si le gabarit n'est pas le même et le style de jeu sûrement plus "sobre" que celui de Kobe a pu l'être, l'actuel meilleur scoreur des playoffs est peut-être le joueur qui se rapproche le plus de son aîné sur le plan du jeu. D'ailleurs PG avoue lui aussi en être le plus grand fan, il portait d'ailleurs par le passé le n°24 en son honneur.
Parmi les tout jeunes, la pépite des Suns, Devin Booker ne fait pas pâle figure. Drafté à l'âge de 18 ans, il était cette année le plus jeune joueur de la NBA. Tout comme Kobe lors de sa saison rookie. Arrière scoreur, il est capable de prendre feu sur un match et d'enfiler les paniers compliqués. Une qualité qui était bien connu chez Kobe. Auteur d'une très belle première saison, profitant -il est vrai- des nombreuses blessures dans l'effectif des Suns, il semble être destiné à devenir un des meilleurs arrières de la ligue dans les années à venir si il poursuit sa progression.
Si Andrew Wiggins est un joueur beaucoup moins "flashy" et plus unidimensionnel que Bryant, le Canadien possède néanmoins une jolie palette offensive. Comme par exemple son footwork très au point et son jeu dos au panier très efficace pour un arrière. Une force que Kobe a développé beaucoup plus tard que lui dans sa carrière.
Bien entendu, quand on parle d'héritiers, il faut citer les jeunes Lakers. Si Jordan Clarkson et D'Angelo Russell ont tous les deux un profil et un style bien différent de leur mentor, ils ont appris à ses côtés pendant respectivement 2 et 1 an. Ce qu'il ne faut pas négliger. Un apprentissage forcément bénéfique pour la suite de leurs carrières tant sur le plan technique que mental, à n'en pas douter.
Les héritiers de sa compétitivité
Bien entendu, Kobe n'est pas l'inventeur de l'obssession de la victoire ni du trash talking, mais il fut bien celui qui a rendu le plus intense ces aspects du jeu depuis la fin de l'ère Jordan en compagnie de joueurs comme Kevin Garnett, Allen Iverson, Paul Pierce ou Joakim Noah. Et parmi la génération actuelle quelques uns possèdent cette gouaille et cet instinct de tueur sans pitié qui n'a pas été si fréquent ces dernières années.
Parmi eux, Damian Lillard. Prêt à tout pour gagner, confiant dans toutes les circonstances, toujours prêt à prendre le dernier shoot décisif... le meneur des Blazers a des "balls" comme on dit. Et il semble être le digne héritier de Kobe Bryant dans les moments chauds où la devise "écartez-vous, je m'occupe de tout" devient souvent reine. Une confiance en lui à toute épreuve qui le poussera à continuer à shooter même après une série de 10 tirs ratés ou à se flatter dans les médias, avant d'assurer sur le terrain. Une compétitivité qui l'encourage à annoncer les défis les plus fous et les réussir comme celui d'emmener Portland en playoffs cette saison comme la fois où Bryant avait porté une équipe des Lakers déficiente à la 7ème place de la conférence ouest en 2006.
Le Black Mamba l'a dit lui-même, il se reconnaît en Russell Westbrook. Là encore, le style de jeu est différent mais la férocité est la même. Une rage de vaincre de tous les instants, une rare gestion des efforts et une confiance en soi qui côtoie l'arrogance. Son style "cocky" au côté de la sérénité de Kevin Durant n'est pas sans rappeler le Kobe des années Shaq tandis que son visage très expressif marqué par la rareté de ses sourires sur le parquet est davantage à l'image du Kobe "en mission" lors des saisons entourant son back-to-back. Néanmoins, le marsupilami d'Oklahoma City va devoir devenir plus stable et décisif dans les grands rendez-vous et surtout gagner des titres afin de devenir une superstar du niveau de Kobe.
Draymond Green fait également partie des joueurs dont l'attitude est dans la droite lignée de son aîné. Un compétiteur hors-pair, n'ayant peur de rien et avec un pur sens de la répartie, sur et en dehors du terrain. Nouvelle figure du trash-talking, "Dray" a dû prouver énormément avant de gagner sa place en NBA où rien ne lui a été offert sur un plateau, tout comme Kobe. Revanchard, il a dépassé les espoirs placés en lui et a réussi à gagner très tôt dans sa carrière, tout comme Kobe. De vraies forces de la nature qui ont donc plus d'un trait de caractère en commun, partageant avant tout celui d'être allergique à la défaite.
Les héritiers de sa "hard work mentality"
On ne compte plus les anecdotes et les déclarations ventant l'exemplarité de Kobe quand il s'agissait de travailler dur. Si il avait un talent certain et que c'est devant les caméras qu'il a fait rêver tout le monde, c'est bien loin de celles-ci que ce boulimique de travail a fait la major partie du boulot et a construit sa légende.
Nous connaissons tous la fameuse phrase bateau "il est le premier à arriver à l'entraînement et le dernier à en repartir" que l'on n'a pas fini d'entendre. Mais qui sont réellement les plus gros bosseurs de cette ligue? Il est impossible de penser à "hard work" sans penser à Kawhi Leonard. Arrivé dans la ligue par la petite porte, il n'a pas cessé de progresser depuis, franchissant les étapes à une vitesse folle. Comparé notamment à Shawn Marion lors de sa draft, il n'était pas pour autant attendu comme une future star, et pourtant... Champion NBA, MVP des Finales, meilleur défenseur 2 fois d'affilée... ce sont bien les termes qui s'accroche déjà à son jeune palmarès. À seulement 24 ans. Cet incroyable bosseur est désormais considéré assez justement comme le franchise player des Spurs, une équipe qui compte dans ses rangs trois futurs Hall Of Famer, rien que ça. Fort défenseur de nature, il est devenu au fil du temps une menace offensive jusqu'à devenir un des shooteurs extérieurs les plus fiables de la ligue. Un domaine pourtant pointé comme une de ses principales faiblesse il y a encore quelques années.
À l'image de Kawhi, Jimmy Butler a aussi dû beaucoup travailler et convaincre du monde pour acquérir son actuel statut de All-Star après être sorti modestement de l'université de Marquette dans laquelle deux autres célèbres arrières, Dwyane Wade et Wes Matthews, ont fait leurs classes. Tout comme Bryant et Leonard, il a commencé sur le banc dans une équipe compétitive avec de la concurrence. Il n'a rien réclamé et a tout acquis par la force de son éthique de travail. Gagnant lui aussi ses minutes par la défense, il s'est ensuite installé dans la rotation de Tom Thibodeau et a affiché saisons après saisons des progrès constants au niveau de sa palette offensive et de son leadership. Des progrès récompensés par un titre de M.I.P en 2015. Conseillé entre autres par Jordan, il revient après chaque été avec une arme supplémentaire dans son jeu et pour ce genre de joueurs, la limite semble être le ciel.
Qui est le plus fidèle héritier de Kobe ?
Bien entendu, il est très dur de répondre à cette question. Cet article n'a pas pour but de trouver qui sera le prochain Kobe ou qui aura une carrière aussi accomplie que lui. Car il y en aura à jamais qu'un. Comme il n'y a eu qu'un seul Michael Jordan, un seul Larry Bird, un seul Wilt Chamberlain, un seul Magic Johnson, un seul Shaquille O'Neal... Même si les comparaisons ne sont jamais très loin, ces légendes sont uniques. Il s'agit en réalité simplement de trouver les joueurs d'une différente génération capables de faire perdurer l'aura et tout ce qui faisait la personnalité et la force de la légende de Los Angeles, comme ceux de sa génération ont fait perdurer l'âme du basket des années 90 ou 80. Si certains citeront James Harden ou Klay Thompson car l'avenir leur appartient au poste de deuxième arrière dans l'après Kobe, d'autres citeront Kevin Durant ou Stephen Curry pour leur faciliter à scorer et à faire lever les foules comme l'a fait pendant si longtemps le n°8 ou 24. Ici, il s'agissait simplement de ressortir ses traits les plus marquants et de les retrouver chez d'autres. Avec nostalgie. Déjà...
Alors, selon vous qui sont les véritables héritiers de Kobe ?