3...2...1... Il l'a mis ! Ils l'ont fait !
C'est pour des moments comme ça qu'on aime le basketball. C'est pour ça qu'on aime le sport de manière générale. Cette saveur d'inattendu, ces frissons qu'il nous procure. Parfois on a juste envie d'oublier les statistiques, les analyses, les pourquois des comments. On veut juste vibrer ! Vibrer comme les milliers de spectateurs présent dans la salle. Du banc de touche aux fans, en passant par les agents de sécurité. D'un côté les pro-North Carolina, de l'autre les pro-Villanova et au milieu de tous, des personnes neutres venus simplement apprécier le spectacle.
Aux États-Unis, la March Madness(tournoi opposant les meilleurs facs du pays) jouit d'une très forte popularité. Les étudiants soutiennent leur université avec un chauvinisme délirant et une passion sans véritables limites. A tel point qu'au moment du point d'orgue, plus de télespectateurs sont réunis devant leur télévison que lors d'un match des finales NBA, pourtant la ligue mastodonte du basketball au pays de l'Oncle Sam.
Qu'est-ce qui fait réellement un bon match de basket ? L'intensité ? Le suspense ? Mais encore... Le spectacle ? L'imprévisible ? La ferveur ? Hier, tous ces ingrédients étaient réunis. Le culot d'une jeunesse insouciante poussée par ses disciples qui transforment la salle en une arène. Une arène où 10 guerriers interchangeables s'affrontent à coup de grosses gouttes de sueurs, de coups d'épaules et d'intuitions de génies. Mais surtout de respect. La fierté et la compétitivité pour motiver les troupes.
Au bout du suspense, c'est Villanova qui va l'emporter sur une banderille signée du héros du soir, Kris Jenkins. Sur le gong s'il vous plaît. Ça hérisse le poil n'est-ce pas ?! Le geste juste. Cruel et superbe à la fois. Sous les yeux d'un dénommé Michael Jordan, un ancien joueur de basket plutôt correct paraît-il. Lui, qui il y a 34 ans, offrait le titre au Tar Heels d'un shoot tout aussi décisif. Cette fois-ci, il n'a pu que constater les dégats et repartir déçu comme tous les autres fans perdants. Ou comme ceux qui déchireront leur ticket après avoir parié sur le mauvais cheval. Car si cette victoire de Villanova est spéciale c'est aussi parce qu'elle est aussi belle qu'inattendue. Seuls les plus fous, ou les les plus confiants, avaient osés miser sur cette grosse côte.
Loin des paillettes et des gros salaires de la NBA, ces étudiants ont offert un moment de légende à leur sport. Nouvelles stars de leur campus, certains passeront pros cet été, d'autres vont prolonger leur séjour à l'université en espérant conserver leur titre et parmi eux certains ne feront jamais du basket leur métier. Mais peu importe. Ils auront la plus belle histoire possible à raconter à leurs petits-enfants. Celle de la petite bête qui mange la grosse en divertissant toute une nation. Devant cette foule créant une ambiance indescriptible, ces grands adolescents et jeunes adultes ont atteint la sensation suprême. L'extase. La sensation que chacun aimerait ressentir au moins une fois. Celle après laquelle court chaque être humain pendant toute une vie. Parfois en vain.
Et dans ce genre de joutes, même les perdants ressortent vainqueurs. Chapeau les gars !